Traduction de Gilbert du Psaume CXVIII

Rendez à Dieu louange et gloire
Car il est fidèle et clément,
Ses bontés dignes de mémoire
Dureront éternellement ;
Qu’Israël dans Sion s’accorde
Pour louer solennellement
Cette grande miséricorde
Qu’il fait voir éternellement

Que d’Aron la race pieuse
Qui de l’Eglise est l’ornement
Chante sa bonté merveilleuse
Et l’adore éternellement ;
Que ceux qui vivent dans sa crainte
Fassent retentir hautement
Que de Dieu la majesté sainte
Doit régner éternellement.

Je l’ai prié dans ma détresse
Accablé sous le faix des maux
Il m’a retiré de la presse
Et mis fin à tous mes travaux ;
Sa présence m’est salutaire
Contre plus d’un persécuteur,
Quel mal l’homme me peut-il faire
Quand j’ai Dieu pour protecteur ?

Puisque du ciel Il m’entend plaindre
Et qu’Il tient ce qu’Il a promis,
Les malheurs que j’avais à craindre
Tomberont sur mes ennemis ;
L’homme manque à l’homme sans cesse,
Dieu seul est fidèle et vivant ;
Il vaut mieux croire en sa promesse
Qu’aux princes qui trompent souvent.

Des rois, les troupes animées
M’ont assiégé de tous côtés
Mais au nom du Dieu des armées,
ma valeur les a surmontés ;
Une seconde fois, leur rage
S’obstine à me faire mourir,
Mais Dieu toujours a l’avantage,
Il me sauve et les fait périr.

Leur camp est un essaim d’abeilles
Ardentes après le butin,
Mais grâce à l’Auteur des merveilles
Ce grand feu d’épine est éteint ;
Mes ennemis pleins d’insolence,
Sur moi, sur mon peuple ont couru
Je succombais sous leur puissance
Mais le Seigneur m’a secouru.

Ses soins, ses bontés paternelles
Pour mon repos veillent toujours
Et ses louanges immortelles
Sont le but de tous mes discours ;
Aux lieux où règne l’innocence
Est la voix d’exultation,
On chante la haute puissance
Du Dieu qu’on adore en Sion.

Il m’a châtié, je l’avoue
Mais comme Père seulement
Afin qu’à jamais je le loue
Et profite du châtiment ;
Qu’on m’ouvre les portes sacrées
De la maison de l’Eternel !
Que ces bontés soient célébrées
Dans ce jour saint et solennel !

La voici l’heureuse journée
Qui répond à notre désir,
Louons Dieu qui nous l’a donnée
Et prenons en elle plaisir ;
Seigneur, désormais, par ta grâce
Bannis loin nos adversités
Et fais succéder en leur place
La joie et les prospérités.

Béni soit le roi plein de gloire
Qui vient au nom de l’Eternel ;
Dans ce peuple, après sa victoire,
Nous bénissons tout Israël ;
Puisqu’il se montre si propice,
Que son saint nom soit révéré,
Liez le bœuf du sacrifice
Aux cornes de l’Autel sacré.

Ô Dieu, le seul Dieu que j’honore
Sans cesse, je te bénirai,
Toi seul est le Dieu que j’adore,
Sans cesse, je t’exalterai ;
Rendez à Dieu louange et gloire
Car il est fidèle et clément,
Ses bontés dignes de mémoire
Dureront éternellement.